Le catalogue digital est-il en train de supplanter le traditionnel catalogue papier ?
Entre 2019 et 2022, le nombre d’exemplaires de catalogues papier distribués en France est passé de 20 à 15 milliards.
Ainsi, par exemple, l’enseigne E. Leclerc a renoncé au catalogue papier distribué en boîte aux lettres depuis septembre 2023. Et ils ne sont pas seuls, d’autres enseignes ont déjà abandonné, ou fortement réduit, la distribution de catalogues physiques.
En parallèle, les distributeurs investissent de plus en plus sur les supports digitaux pour toucher leurs consommateurs et les informer sur leurs promotions en point de vente.
Longtemps omniprésent dans nos boîtes aux lettres et sur nos tables basses, le catalogue papier se voit désormais challengé par son pendant numérique. Pour autant, il n’a pas encore dit son dernier mot.
Les responsables marketing des enseignes, les directeurs de magasin doivent désormais réaliser des arbitrages entre catalogue papier et catalogue digital. Dans leur contexte, quelle est la meilleure formule pour toucher les consommateurs et booster les performances en magasin ?
Dans cet article, découvrez les tendances en matière de consommation et d’évolution des catalogues ainsi que les enjeux de la digitalisation des catalogues.
Quelles sont les tendances observées par rapport à l’utilisation des catalogues papier ?
La diffusion de catalogues papier recule indéniablement en France (- 25% entre 2019 et 2022). Et le mouvement s’accélère.
Dans la grande distribution, E. Leclerc, Cora, Intermarché ont abandonné les catalogues traditionnels. D’autres ont réduit drastiquement les volumes.
Cette désaffection pour les catalogues papier s’explique par la conjonction de plusieurs facteurs :
La hausse des prix du papier
Si les distributeurs renoncent à la diffusion de catalogues papier, c’est d’abord parce que produire des prospectus papier coûte cher.
Entre octobre 2020 et octobre 2022, le prix du papier a augmenté de plus de 40%.
Plusieurs raisons ont concouru à cette flambée des prix du papier :
- Les perturbations de la chaîne d’approvisionnement liées à la pandémie de COVID-19
- L’augmentation du coût de l’énergie due à la guerre en Ukraine
- Une demande très forte en papier et carton pour les emballages, notamment pendant les confinements
De janvier 2021 à septembre 2022, le prix de la tonne de papier a augmenté de 300 € par tonne. Les enseignes ont donc cherché des alternatives à la distribution de catalogues en boîte aux lettres pour éviter une explosion de leurs coûts publicitaires.
Des interrogations sur les taux de lecture des catalogues papier
Il faut mettre en parallèle les coûts de production et de distribution des imprimés publicitaires avec les performances des catalogues papier.
L’impact réel des catalogues promotionnels sur les performances en magasin est difficile à mesurer précisément. Cependant, l’ADEME estime que 44% des catalogues distribués en boîte aux lettres terminent directement à la poubelle, sans être consultés.
Ce chiffre à l’échelle nationale cache toutefois de fortes disparités selon les territoires, les typologies de publics, leur pouvoir d’achat et leur taux d’équipement en appareils digitaux.
La conscience écologique et l’arrivée du dispositif OuiPub
Les préoccupations écologiques gagnent du terrain chez les consommateurs. Dans cette optique, une partie de la population voit d’un mauvais œil le « gaspillage » de papier induit par la diffusion de catalogues. Les prospectus traditionnels représentent une consommation de 760 000 tonnes de papier par an selon l’ADEME (dont 44% finissent directement à la poubelle).
Dans un premier temps, le dispositif « Stop Pub » évitait à ces consommateurs de recevoir des imprimés publicitaires non sollicités dans leur boîte à lettres. Ils retiraient leur consentement.
Désormais, l’expérimentation sur un territoire restreint et, à terme, la potentielle généralisation du dispositif « Oui Pub », piloté par l’ADEME, permet aux consommateurs d’exprimer leur consentement. Seuls les consommateurs qui en ont exprimé le souhait recevront dans leur boîte à lettres les prospectus des enseignes.
Là encore, les taux d’apposition du Oui Pub dans les régions qui testent le dispositif témoignent de fortes disparités, notamment entre les territoires ruraux et les territoires urbains.
Une tendance à se renseigner en ligne
Les comportements des consommateurs se digitalisent. Désormais, et encore plus après le COVID, les consommateurs ont pris l’habitude de se renseigner en ligne avant de se rendre en magasin.
Ils le font surtout pour des achats impactants. Mais, pour les achats du quotidien, la consultation des catalogues en ligne gagne en popularité. Dans un contexte d’inflation, l’information en ligne facilite aussi la comparaison des offres et des promotions.
Enfin, le temps passé en ligne offre moins de place à la consultation de catalogues papier. Le temps moyen passé sur les écrans, et notamment sur les réseaux sociaux, réduit mécaniquement le temps consacré à d’autres activités.
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Le catalogue digital : une réponse à l’évolution de l’utilisation des catalogues papier ?
Les enseignes compensent l’abandon partiel ou complet des catalogues papier par une médiatisation des promotions à l’aide de dispositifs digitaux multicanaux.
Au sein de ces dispositifs, le catalogue digital gagne en importance. Il répond en effet à des enjeux qui en font une alternative (ou un complément) de choix aux catalogues papier.
Un moindre coût
Alors que le coût de production des catalogues papier a explosé, le catalogue digital reste plus abordable.
En moyenne, le coût de production d’un prospectus papier s’élève à 0,10 € pour un niveau de performances que l’on peine à mesurer précisément. Le coût par contact des catalogues digitaux est largement plus bas et permet de diviser ce coût par plus 5.
Dans le contexte de flambée des prix du papier, les enseignes se sont tournées vers des solutions moins onéreuses. Même si les enseignes actionnent plusieurs leviers digitaux pour optimiser l’exposition et l’impact de leurs campagnes, le coût total reste sensiblement inférieur à celui de la distribution d’un prospectus papier en boîte aux lettres.
Une meilleure mesurabilité
Même si le catalogue papier est un levier utilisé depuis longtemps, la mesure de ses performances demeure compliquée.
Les distributeurs savent que le levier fonctionne. Ils comprennent que les campagnes de distribution de prospectus génèrent du trafic en magasin et contribuent à la part des promotions dans le chiffre d’affaires du magasin.
Mais ils peinent à évaluer dans quelle mesure.
Le digital offre la possibilité de mesurer précisément l’impact du catalogue et de faire des tests de manière beaucoup plus agile.
Dans un contexte où les équipes marketing doivent de plus en plus suivre le ROI de leurs actions pour négocier leurs budgets, le recours aux solutions digitales permet d’obtenir un aperçu plus précis des performances des catalogues digitaux.
Des gains de flexibilité
Le catalogue digital offre également davantage de flexibilité.
Un catalogue papier est imprimé en moyenne un mois avant sa distribution. Il n’est alors pas possible d’apporter des modifications en dernière minute, en cas de rupture de stock par exemple. Or, ces dernières années, les ruptures ont touché différents secteurs.
A l’inverse, sur un catalogue digital, il est possible de réaliser des changements jusqu’au lancement de la campagne et même au-delà. Par exemple, si vous vous rendez compte qu’un produit n’est jamais arrivé, vous pouvez le supprimer de la campagne.
Vous pouvez aussi plus facilement faire des tests à l’échelle de point de vente, en termes de ciblage notamment, ou A/B tester des créas.
Des opportunités de personnalisation offertes par le catalogue digital
Le catalogue papier est standardisé à l’échelle d’une zone de distribution. Vous n’allez pas éditer un catalogue différent pour chaque typologie de client. En revanche, le catalogue digital peut répondre à des enjeux de personnalisation.
Or, c’est une problématique clé pour les annonceurs qui savent bien que les consommateurs aspirent à des communications personnalisées et contextualisées. Le recours au catalogue ou au prospectus digitalisé pour médiatiser ses promotions peut aider à pousser des produits spécifiques selon les catégories de consommateurs.
Par exemple, une famille avec de jeunes enfants recevrait des offres sur des produits spécifiques comme les couches ou le lait infantile.
Dans un monde idéal, chaque consommateur recevrait un prospectus digital personnalisé en fonction de ses habitudes d’achat.
Les enjeux et les freins du catalogue digital
Si le catalogue digital semble proposer de nombreux avantages, il apporte également son lot de challenges pour les enseignes qui sont en train de construire leur transition digitale.
Proposer une expérience immersive
Le premier enjeu du catalogue digital réside dans sa capacité à offrir au consommateur une expérience immersive.
Pour des publics attirés par les promotions, par exemple, se plonger dans un catalogue papier, comparer les prospectus des différentes enseignes, relève parfois presque du rituel.
Alors que les Français reçoivent de moins en moins de lettres, la concurrence pour l’attention à la relève du courrier est relativement peu intense.
Enfin, les catalogues papiers permettent à l’utilisateur de se plonger dans l’univers de la marque alors qu’ils feuillettent le prospectus papier.
Sur les appareils digitaux, en revanche, les sollicitations sont multiples. Comment capter l’attention des consommateurs ?
Une première solution consiste à engager l’utilisateur dans une logique de navigation entre les produits plutôt que dans une logique de feuilletage.
L’aspect créatif jouera également un rôle très important pour donner envie au consommateur de poursuivre sa navigation. Un prospectus digital portera plutôt sur une sélection de produits avec une logique de redirection vers le site web pour donner accès à tout l’inventaire de produits.
Pour engager le lecteur, il est également possible d’ajouter des animations ou de proposer des sondages au sein du prospectus. L’expérience est donc plus interactive qu’avec un catalogue papier.
Prendre en compte les freins au catalogue digital
Le catalogue digital répond à des enjeux de ROI et de modernisation des interactions avec les consommateurs. Mais son développement se heurte aussi à des freins.
Le premier frein est le taux d’équipement. Aujourd’hui encore, une partie de la population n’est pas équipée ou peu familière avec les outils digitaux. Vous ne pouvez donc pas toucher ces publics autrement qu’avec des canaux de communication traditionnels.
Le deuxième frein réside dans la contactabilité. Avec des dispositifs digitaux, c’est la fréquence des expositions au message publicitaire qui génère un impact. Il faut que le consommateur soit exposé à une communication plusieurs fois sur une même semaine. Or, si quelqu’un ne se connecte pas sur des applications ou des réseaux sociaux pendant une semaine, vous ne pouvez pas l’atteindre.
Enfin, la saturation est aussi un frein. La digitalisation des pratiques implique un nombre croissant des sollicitations par les marques. Certains consommateurs se protègent déjà des sollicitations non consenties en installant des adblockers sur leurs navigateurs web. Ils ne peuvent donc plus être exposés aux publicités. Le risque existe aussi de voir les consommateurs se lasser si toutes les enseignes s’emparent de ce levier du prospectus digitalisé.
Catalogue papier et catalogue digital : comment opter pour le bon mix marketing ?
Pour toutes ces raisons, il semble illusoire de vouloir opposer catalogue papier et catalogue digital. Dans la pratique, les deux solutions vont encore cohabiter un certain temps.
Les consommateurs peu digitalisés ou attachés aux catalogues papier, apposeront le « Oui Pub » sur leur boîte aux lettres et continueront de consulter les prospectus papier. Ou alors, ils se les procureront autrement, par exemple en sortie de caisse. Les enseignes qui digitalisent, même partiellement, leurs prospectus doivent aussi communiquer auprès de leurs publics sur les nouvelles modalités d’acquisition des catalogues.
Les consommateurs sensibles aux enjeux environnementaux et adeptes des outils digitaux préféreront sans doute consulter les catalogues digitaux.
La réponse n’est pas unique.
Pour les enseignes, les arbitrages vont dépendre de plusieurs facteurs :
- La zone de chalandise du magasin : territoire rural VS territoire urbain
- Les typologies de consommateurs : âge, taux d’équipement digital, sensibilité écologique, …
L’étude géomarketing : un nouveau levier pour optimiser son mix media
Afin d’évaluer la pertinence du catalogue papier vs le catalogue digital en fonction de sa zone de chalandise, il est possible de mener une étude sur l’impact du catalogue papier à l’échelle d’un ou de plusieurs points de vente.
Une telle étude permettra alors de prendre une décision basée sur la donnée pour diminuer ou maintenir ses investissements dans le catalogue papier là où cela s’avère le plus pertinent. A l’inverse, vous obtiendrez une donnée précieuse sur les zones qui boudent le catalogue papier afin de pouvoir miser davantage sur le digital et effectuer des tests dans le cadre de votre transition digitale.
En faisant appel à une régie publicitaire telle qu’Azira, vous avez la possibilité de bénéficier d’une offre clé en main proposée en partenariat avec un tiers mesureur Kairos.
Ainsi, l’offre d’étude géomarketing Azira x Kairos vous permet de mettre en place une étude de votre zone de chalandise, avant de définir la meilleure stratégie pour diffuser vos catalogues digitalisés et de mesurer le résultat de cette stratégie pour construire vos prochaines campagnes.
La part du catalogue papier devrait continuer à décroître jusqu’à devenir l’exception. Elle sera réservée aux publics que les enseignes ne peuvent pas toucher autrement.
A l’inverse, le développement des prospectus digitaux est amené à s’intensifier et évoluer vers une logique de personnalisation. Pour cela, les enseignes pourront se baser sur une segmentation et un ciblage affinés afin de proposer des publicités digitales réellement en phase avec les besoins des consommateurs.